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Alors que son dernier film Le Château Ambulant sort le 12 janvier et qu’une exposition lui est consacrée à la Monnaie de Paris jusqu’au 13 mars 2005, Miyazaki Hayao est plus que jamais sous les feux de l'actualité. Le génial réalisateur japonais a en effet depuis quelques années conquis un très large public aussi bien en France que dans le reste du monde. La force de Miyazaki est d'avoir réussi à s’imposer dans un monde très hostile à l’animation japonaise : aujourd’hui il est cité en exemple par tous ceux qui, il y a encore peu de temps, faisaient rimer animation japonaise avec violence et médiocrité ! Petit retour sur un véritable phénomène.

   






 

Miyazaki est né pendant la seconde guerre mondiale, le 5 janvier 1941, à Tokyo. Son père dirige alors l’entreprise familiale qui fabrique des pièces pour un avion de guerre japonais. Fasciné par ces avions, Hayao développe dès l'enfance une passion dévorante pour les engins volants qui ne le quittera jamais. C’est en 1958, alors qu’il est déjà très attiré par l’univers des mangas de Tezuka (Astro boy…), qu’il découvre au cinéma Hakujaden (La légende du serpent blanc) que Taiji Yabushita réalise pour la Toei Doga. C’est le premier long métrage d’animation japonais en couleur, et Miyazaki se rend compte des possibilités de cet art. Pendant cette période il s’engage dans le combat syndical. Devant la baisse constante de qualité des films d’animation, la nouvelle génération d’auteurs, dont Miyazaki et Takahata font partie, s’attaque à la préparation d’un long métrage aidé par des animateurs confirmés comme Yasuo Otsuka, Kotabe Yoichi. C’est ainsi qu’Horus, Prince du Soleil (voir article)sort sur les écrans en juillet 1968. Le film ne marche pas très bien lors de sa sortie mais les artistes qui ont réalisé ce film se rendent compte qu’il est possible de créer des œuvres de haute qualité.

Miyazaki continue son apprentissage au sein de la Toei Doga malgré les nombreuses tensions qui existent entre les dirigeants et les animateurs. C’est à cette époque (1969-1970) qu’il se lance dans le manga en utilisant le pseudonyme de Akitsu Saburo, avec Sabakuno Tami (Le peuple du désert).A la Toei, il enchaîne notamment les longs métrages Nagagutsu Wo Haita Neko (Le Chat botté - 1969), Dobutsu Takarajima (L'île au trésor des animaux - 1971) et Ali Baba to 40 no Tozoko (Ali Baba et les 40 voleurs - 1971).

En 1971, Miyazaki quitte finalement la Toei Doga pour retrouver Takahata, Yoichi Kotabe et Otsuka Yasuo aux studios A-Pro. Ils créent dans ce studio deux merveilles : Panda Ko Panda (Panda et petit-Panda) et Panda Ko Panda amefuri Circus no maki (Panda et petit-Panda, Jour de pluie au cirque). Ces deux courts métrages d’une vingtaine de minutes sont d’une inventivité et d’une tendresse qui préfigurent l’un des chefs d’œuvres de Miyazaki : Totoro (ne serait-ce que pour la ressemblance entre le Papa Panda et Totoro). Puis en 1973, nouveau départ de Miyazaki cette fois-ci pour pour Zuiyo Pictures, en compagnie de Takahata et de Kotabe. Miyazaki y travaille sur la série Heidi réalisée par Takahata. En 1975 Zuiyo Pictures devient Nippon Animation et c’est quatre ans plus tard , en 1979, que Miyazaki réalise pour cette société son premier film Lupin III Cagliostro no Shiro (Le Château de Cagliostro), basé sur le personnage Lupin III lui-même tiré d’un manga.

Malgré cette première expérience plutôt réussie dans la réalisation, Miyazaki retourne à l’animation de série télé pour la TMS (Tokyo Movie Shinsha). Mais en 1982 la vie d’artiste de Miyazaki va littéralement changer grâce à la publication dans Animage d’un manga du nom de Kaze no Tani no Nausicaä, dont Miyazaki terminera l’éciture en 1994. Le manga obtient un beau succès et il est rapidement décidé d’en faire une adaptation animée. Celle-ci est confiée à Miyazaki lui-même. Et c’est grâce au succès de ce film que Miyazaki et Takahata, producteur de Nausicaä, créent les Studios Ghibli (dont le nom est tiré d’un avion de guerre italien !) en 1985. Le premier film qui sort des studios est réalisé par Miyazaki, c’est Tenkû ni shiro Laputa (Le Château dans le ciel) en 1986, un film magnifique qui permet à Miyazaki de dessiner des avions. Puis les succès vont se succéder pour Miyazaki. 1988 : Totani no Totoro (Mon voisin Totoro) l’histoire de la rencontre de deux petites filles avec un monstre merveilleux de la forêt. Sûrement l’un des plus beau et plus tendre film de Miyazaki. Totoro marque tellement les esprits que les studios Ghibli l’utilisent comme emblème. Un an après c’est autour de Majo no takkyubin (Kiki la petite sorcière) d’apparaître sur les écrans japonais. Au travers de cette jeune sorcière, Miyazaki nous livre une très belle étude sur la difficulté de s’intégrer à un environnement étranger et la difficulté de passer de l’age adolescent à un âge adulte, thèmes que l’on retrouvera dans de nombreux films par la suite. Puis, en 1992, c’est Kurenai no buta (Porco Rosso) qui permet à Miyazaki de dessiner de nombreux avions.

Miyazaki se consacre ensuite aux autres films de Ghibli, et c’est en 1994 que le producteur des studios Ghibli, Suzuki Toshio, convainc Miyazaki que le moment est arrivé de réaliser un vrai film épique. Il se remet alors à la réalisation sur un vieux projet qui deviendra l’un de ses films les plus importants. Pendant plus de trois ans Miyazaki va travailler sur le développement et la réalisation de Mononoke-hime (Princesse Mononoke), bien qu’il en profite aussi pour réaliser un court-métrage On your Mark (1995). Mononoke sort pendant l’été 1997 au Japon et bat tous les records au box office. Le film raconte l’histoire d’un jeune guerrier, Ashitaka, qui à la suite d’une malédiction doit partir dans une longue quête pour sa guérison. C’est à partir de ce film que Miyazaki fait apparaître autant de caractéristiques purement japonaises. La maestria de réalisateurs et l’animation sont sublimes.

Quatre ans après, Miyazaki assit définitivement sa réputation de géant de l’animation avec Sen To Chihiro No Kamikakushi (Le voyage de Chihiro). Avec ce film, il revient sur l’un de ses thèmes favoris : le passage d’un état à l’autre dans cas précis, le passage de petite fille à adolescente avec l’histoire de Chihiro qui va devoir affronter de nombreuses épreuves afin de pouvoir sauver ses parents transformés en cochons. Là encore le film bat tous les records du box office japonais et remporte la récompense suprême du festival de Berlin (l’Ours d’or) ainsi que l’Oscar du meilleur film d’animation. Enfin, en 2001, Miyazaki réalise un court métrage - dans lequel apparaissent la petite fille Mei et les chats bus de Totoro - pour le Ghibli Museum qui vient d’ouvrir ses portes. Désormais, Miyazaki Hayao est une des valeurs les plus sûres du cinéma japonais, ses qualités dont l’exigence, la sensibilité, l’imagination et bien sûr un talent qui semble sans bornes, font que chaque nouveau film du maître est un événement.

>> Filmographie complète <<

 


Si aujourd’hui on peut se féliciter de la sortie rapide du Château Ambulant en France (il est sorti au Japon en novembre 2004), il faut se souvenir que cette situation est très récente et qu’il y a encore quelques années, le meilleur moyen de découvrir les films de Miyazaki était le laserdisc non sous-titré. Pourtant Miyazaki arrive rapidement sur les écrans français (cf. Nausicaä dès 1987). Le problème c’est qu’à l’époque on espère peu de ce genre de « produit » et le film, distribué sous le titre Le Vaisseau fantôme, bénéficie d’une traduction très aléatoire. De plus, le film est remonté (21 minutes en moins), une version que Miyazaki lui-même veut qu’on oublie !

Il faudra attendre huit ans pour de nouveau voir un de ses films sur les écrans français. Alors que Porco Rosso sort au Japon, Miyazaki voit sa réputation grandir parmi les fans d’animation japonaise en Europe. Et c’est au festival d’Annecy 1993 que l’on pourra découvrir quelques uns de ses films, on se souvient notamment d’une séance mémorable de Totoro, pour laquelle Miyazaki avait été présenté par Moebius, et du quart d’heure de standing ovation à la fin du film… A ce même festival, Porco Rosso obtient le prix du long métrage. Fort de ce succès, le distributeur décide de promouvoir le film, et il fait même doubler la voix du héros par Jean Reno. Mais n’ayant pas réussi à se positionner, entre film d’auteur ou film pour enfant, le film ne marche pas tellement (150 000 entrées). Et il va donc de nouveau falloir attendre plusieurs années pour voir un nouveau Miyazaki. Ce sera Mon voisin Totoro d’abord sorti en vidéo puis diffusé à la télé ; le film finit par sortir en salle en décembre 1999. Cette fois-ci le score est honorable avec près de 250 000 entrées en France ( le film atteindrait maintenant presque 600 000 entrées grâce à une ressortie en 2002). Les sorties vont alors se succéder, grâce à l’accord passé entre Ghibli et Disney pour la distribution des films à travers le monde. Les sorties en salle ont parfois frisé le ridicule en ce qui concerne la chronologie des réalisations Le voyage de Chihiro sortant avant Kiki ou Le Château dans le ciel, faisant passer tous ces film pour des nouveautés !! La puissance de Buena Vista en France va réussir à imposer le génial cinéaste japonais sur nos écrans. Car avec plus de 700 000 entrées pour Princesse Mononoke, 1 437 000 entrées pour Le Voyage de Chihiro, 930 000 pour Le Château dans le ciel et 600 000 pour Kiki, chaque film du réalisateur sortant sur nos écrans devient un événement. Ceci ne devrait pas changer avec Le Château Ambulant qui risque de continuer sur sa lancée et qui devrait, après avoir battu des records au Japon et en Corée, rencontrer un franc succès en France.

La quasi-intégralité des films de Miyazaki est passée sur grand écran, mais il en manque quelques uns puisque 20 ans après sa sortie au Japon, le premier chef d’œuvre de Miyazaki, Nausicaä, n’a toujours pas eu le droit à une vraie sortie. Encore un petit effort messieurs les distributeurs ! Et puis maintenant qu’on a eu le plaisir de découvrir cet immense auteur, il est nécessaire de ne pas oublier les autres réalisateurs d’animation japonaise…

Un très bon site français sur les studios Ghibli :

Le site le + complet sur les studios Ghibli (en anglais) :

 

 


Sophie est une jeune fille timide qui travaille dans la chapellerie familiale. Un jour, alors qu’elle va rendre visite à sa sœur, elle fait une drôle de rencontre sur le chemin, un beau jeune homme qui la fait marcher dans les airs. S’agirait-il d’Hauru le magicien ? Cette rencontre va déclencher les foudres de la sorcière des marais qui, jalouse, décide de transformer Sophie en vieille dame. Pour ne pas qu’on la voie dans cet état, Sophie décide de s’enfuir. Sur son chemin elle rencontrera un épouvantail, un château ambulant, un feu très vivant et un jeune apprenti. Mais c’est surtout Hauru qu’elle rencontrera de nouveau et il pourrait bien faire basculer une nouvelle fois sa vie…

Tiré d’un roman anglais, Howl’s Moving Castle (Le Château de Hurle) de Diana Wynne Jones, Le Château ambulant ne devait pas initialement être une réalisation de Miyazaki, mais des différends artistiques avec le réalisateur pressenti l’ont poussé a se remettre une nouvelle fois « derrière la caméra ». On comprend très rapidement ce qui a captivé le cinéaste : une héroïne et un château. Mais si cette fois-ci le château ne vole pas (Le château dans le ciel) il marche ; et si l’héroïne n’est plus tout à fait une adolescente (Le voyage de Chihiro) elle est en quête d’identité. Comme d’habitude chez Miyazaki, l’inventivité visuelle est toujours présente : le château est à lui seul une bonne raison de voir le film, ce château baroque à mi chemin entre Topor et Gilliam, est un véritable chef d’œuvre, aussi bien par son aspect extérieur que par son surprenant intérieur. Les paysages sont absolument magnifiques et les effets visuels superbes. Les personnages sont comme d’habitude très complexes - aucun n’est finalement ni mauvais, ni bon ! Un peu plus surprenant, (est-ce du à l’actualité ?), c’est le regard plus dur que porte Miyazaki sur le monde. Certes ce n’est pas la première fois qu’un de ses films se déroule sur fond de guerre, mais celui-ci est plus sombre, les villages brûlés faisant écho à ceux du Tombeau des Lucioles d’Isao Takahata.

Au final, les habitués retrouveront une atmosphère de déjà vu, une sorte de film héritage de tous les films précédents de Miyazaki ; les autres seront émerveillés par le savoir faire et l’imagination sans fin de cet incroyable artiste.

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Sophie Sophie Hauru le magicien La sorcière des Landes
Le château ambulant

 


-Poème de Shuntaro TANIKAWA
-Composition : Yumi KIMURA (qui avait déjà composé la chanson du Voyage de Chihiro)
-Arrangements : Joe HISAISHI (le musicien attitré de Miyazaki et de Kitano) -Interprétée par Chieko BAISHO (qui est la voix originale de Sophie dans le film)

- La promesse du monde -

Le sourire qui tremble au fond des larmes
C’est la promesse du monde
Présente depuis la nuit des temps
Même seule maintenant,
Je me souviens de notre hier à deux,
Aujourd’hui brille encore des mille feux
Du jour où nous nous sommes rencontrés
Dans mes souvenirs, tu n’as nulle part ta place
Mais, devenu zéphir, tu caresses mes joues de ton souffle
Même après notre séparation,
A l’heure où le soleil disparaissait dans les arbres
La promesse du monde n’est pas du tout rompue
Même seule maintenant,
Mes lendemains sont infinis
Car, tu me l’as appris, la douceur se cache au sein de la nuit
Dans mes souvenirs, tu n’as nulle part ta place
Mais, dans le murmure des ruisseaux, le bleu du ciel,
Le parfum des fleurs, tu vivras éternellement

 


Réalisation
Hayao MIYAZAKI

D’après l’oeuvre originale de
Diana WYNNE JONES

Scénario
Hayao MIYAZAKI

Musique
Joe HISAISHI

Chanson : “La Promesse du Monde”
Paroles de : Shuntaro TANIKAWA
Composée par : Yumi KIMURA
Arrangement : Joe HISAISHI
Interprétée par : Chieko BAISHO
(Tokuma Japan Communications)

Producteur
Toshio SUZUKI
(voir interview)

Producteurs associés
Seiji OKUDA
Ryoichi FUKUYAMA

Contrôle de l’animation
Akihiko YAMASHITA,
Takeshi INAMURA
Kitaro KOSAKA

Directeurs artistiques
Yoji TAKESHIGE
Noboru YOSHIDA

Chef coloriste
Michiyo YASUDA

Animation numérique
Mitsunori KATAAMA

Imagerie numérique
Atsushi OKUI

Son
Kazuhiro HAYASHI

Enregistrement et mixage
Shuji INOUE

Effets sonores
Toru NOGUCHI

Montage
Takeshi SEYAMA

Production
Studio GHIBLI

Présenté par Tokuma Shoten/Studio Ghibli, NTV, Dentsu, BuenaVista Home Entertainment, Mitsubishi shoji et Toho

 

© 2004 Nibariki-TGNDDDT

 


 


Les temps changent ! En effet l’exposition événement de cette fin d’année 2004 ne se déroule pas au Grand Palais ni au Musée d’Orsay, et ne concerne ni l’un des maîtres de l’impressionnisme ni l’un des chefs de file du surréalisme. L’exposition qui se tient actuellement à la Monnaie de Paris jusqu’au 13 mars 2005 consacre deux géant de la BD et de l’animation : Moebius et Miyazaki Hayao. La première salle de l’exposition permet aux visiteurs de découvrir le parcours des artistes sur deux petits couloirs. Chacun des films, BD, travaux des deux auteurs, est traité sur une ou deux vitrines. Pour Miyazaki, on découvre entre autre de nombreux dessins de conception, notamment de son dernier film Le Château Ambulant, mais aussi une couverture du magazine Animage de juillet 1987 sur laquelle de nombreux Totoro descendent du chat bus, ou encore deux sublimes décors du Château dans le ciel. Le « couloir » Moebius quant à lui nous propose des croquis et des dessins de ses nombreuses BD (Blueberry, Incal…) ainsi que des « essais » pour ses diverses collaborations cinématographique (Alien, Abyss…).

 

 

Ces couloirs se rejoignent dans une pièce consacrée au rapprochement des deux artistes à travers l’influence qu’a eu Arzach (76) de Moebius, sur le film Nausicaä réalisé par Miyazaki en 1984. Même si les œuvres présentées dans cette pièce sont extraordinaires - notamment de très belles illustrations d’un projet abandonné de Miyazaki (Sengoku Maja) -, cette salle n’est pas pour autant la plus réussie, car même si on peut sentir l’influence de Arzach sur Nausicaä, mettre les œuvres en face les unes des autres n’ajoute finalement rien à leur beauté. On regrettera aussi, alors que tous les textes accompagnant l’exposition sont parfaits, que dans celui présentant cette pièce il est dit  « … puisque grâce à ses œuvres, les domaines de la BD et de l’animation vont basculer dans une dimension inédite : celle des adultes ». Ces artistes sont suffisamment importants pour que l’on ne leur fasse pas porter des fardeaux trop lourds. Ils n’ont pas fait passer ces arts dans le monde des adultes puisque ceux-ci l’étaient déjà depuis fort longtemps ! Ils font juste, et c’est déjà énorme en soi, partie de ces artistes qui pérennisent cette idée que la BD et le cinéma d’animation sont aussi pour les adultes, comme l’on fait avant eux des artistes comme Winsor Mc Cay, Norman Mc Laren, Ralph Bakshi et tant d’autres…

 

 

Le dispositif adopté pour les cinq salons suivants est beaucoup plus réussi : chaque pièce contient un arc de cercle, à l’intérieur duquel se trouvent les œuvres d’un artiste, l’autre artiste ayant droit à la paroi extérieure. Cela permet aux visiteurs de véritablement apprécier chaque œuvre sans essayer de comparer avec les autres œuvres. Les organisateurs ont de plus eu l’excellente idée de donner à chacun des salons un thème ( La Terre Nourricière, Dans les airs, Les Mondes Invisibles, Les Créatures, Exquise esquisse, Du trait à la forme ), ce qui permet finalement d'unir parfaitement les deux artistes. Et c’est à partir du moment où vous êtes libéré de ce rapprochement par la scénographie, que celui-ci apparaît alors encore plus clairement. Car beaucoup plus qu’une simple inspiration, les deux artistes voyagent dans un monde semblable, un univers où la nature sous toute ses formes a une importance primordiale et est sillonnée par d’étranges créatures. Tout cela pourtant dans un univers graphique assez différent qui est du au fait que l’un, Moebius, exerce son talent, avant tout, pour la B.D. et le cinéma prises de vues réelles, alors que l’autre, Miyazaki, travaille dans le monde de l’animation.

Dans ces cinq salles vous pourrez apprécier le talent de ces deux artistes aux travers de nombreuses œuvres. On peut y découvrir des études de Moebius pour Disneyland, pour des salles de jeux Sony et de nombreux films (même le Cinquième Elément devient beau sous la patte de cet artiste !). En ce qui concerne Miyazaki, vous pourrez apprécier de nombreux dessins et cellulos de tous ses films de la période Ghibli (de Nausicaä au Château Ambulant). Mais l’un des clous de l’exposition se trouve dans la dernière pièce, tout au fond, dans une petite vitrine presque au ras du sol que l’on pourrait quasiment louper ! Et pourtant il faut se pencher sur cette vitrine, car à l’intérieur se trouve le fameux storyboard créé par Moebius pour le film Dune, l’adaptation du célèbre roman qui devait être réalisée par Jodorowsky. Certes c’est un peu frustrant car on n’en voit que deux pages sur les 400, mais c’est un vrai bonheur de le voir et ainsi d’imaginer ce qu’aurait pu être ce film ! Espérons qu’un jour quelqu’un ait l’idée de filmer ce storyboard… Plus qu’un rapprochement, cette exposition devrait pouvoir permettre aux fans de Moebius de découvrir le talent de Miyazaki et inversement. Et pour ceux qui aiment les deux, il vous faudra quelques heures ou plusieurs visites pour pleinement apprécier chaque œuvre présentée dans l’exposition !Décidemment Franquin à La Villette, Miyazaki et Moebius à la Monnaie de Paris. Les temps changent vraiment !

 

 

Hommage de Miyazaki pour Moebius

(Arzach par Miyazaki)


Hommage de Moebius pour Miyazaki

(Nausicaä par Moebius)




(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Le voyage de Chihiro
Le château dans le ciel
Le château dans le ciel
Mon voisin Totoro
Le voyage de Chihiro
Le voyage de Chihiro
Le voyage de Chihiro
Le voyage de Chihiro
Kiki la petite sorcière
Porco Rosso
Princesse Mononoke
Princesse Mononoke
Princesse Mononoke
Princesse Mononoke
Princesse Monoke

Porco Rosso
Nausicaä
Nausicaä
Mon voisin Totoro
Mon voisin Totoro
Mon voisin Totoro

 

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décor pour Willow
créature pour Abyss
Arzach
"Autoportrait", de Moebius
Pilgrim
Tron
Arzach (épisode Rhapsody)
Arzach (épisode Noshka)
image extraite du recueil d'illustrations Starwatcher
Arzach
couverture
Dune (esquisse)
storyboard Little Nemo
storyboard Les Maîtres du Temps
storyboard Les Maîtres du Temps

 

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