© United International Pictures

 

La grande révolution à Cannes cette année devait être animée. Elle fut politique. Car la sélection officielle de deux films d'animation était exceptionnelle : en effet, deux dessins animés et deux suites de films qui avaient eu un énorme succès , la témérité a ses limites ! Mais c'est finalement un documentaire qui a créé la surprise, et non pas l'image par image. Si Shrek 2, pourtant très réussi, ne pouvait pas espérer remporter le prix, trop léger et trop drôle pour espérer figurer au palmarès, il est dommage qu'un président fan d'animation japonaise n'ait pas réussi à récompenser un film de l'importance de Ghost in the Shell 2 : Innocence.

En effet, Mamoru Oshii avait déjà lors du premier opus créé une œuvre maîtresse de l'animation contemporaine, et il récidive avec la suite. On y retrouve Batou, plongé dans ses souvenirs, en charge d'une enquête de meurtres d'humains par des Cyborgs conçus, de maniére illégale, pour leur plaisir. Le film est visuellement superbe, le mélange 2D/3D admirablement réussi, les lumières et les ambiances incroyables de beauté. Certaines scènes (l'usine dans laquelle sont fabriqués les robots, la scène des poupées qui "s'écroulent"), sont de purs bijoux de mise en scène. Bien sûr le thème réel-virtuel, véritable obsession du réalisateur, est présent, mais c'est aussi à une vraie réflexion sur l'image à laquelle nous sommes invités dans ce film sublime dont nous vous parlerons plus longuement lors de sa sortie en salle, on espère très prochainement !

Du côté du marché, si la moisson de l'année dernière avait été particulièrement fructueuse (Le chien, le général et les oiseaux, Wonderful Days, etc…), cette année rien de vraiment exceptionnel à retenir à part les premières images d'une nouvelle version du Petit Chaperon rouge en 3d, et celles de la suite de Mc Dull.

 

Alexis Hunot


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