Depuis 1999 la ville d'Auch, dans le Gers, accueille le Festival National du Film d'Animation, crée en 1983 à Marly le roi, et qui a pour but de faire découvrir le meilleur de la production française.

TOUS STYLES CONFONDUS

Tous les deux ans le festival démontre la vitalité et les nombreux talents du cinéma d'animation français. Cette année n'a pas dérogé à la règle, malgré la crise qui sévit actuellement, avec plus d'une centaines d'œuvres présentées, genres et styles confondus : courts, séries télé, spécial TV, films de commande. On a pu remarquer grâce à ce mélange la grande qualité technique des courts métrages présentés par les écoles, même si on peut leur reprocher de ne pas se soucier suffisamment du contenu ou de la narration de l'histoire.

LES FILMS IMPORTANTS

Le travail des sélectionneurs est très difficile et il n'est donc pas surprenant de constater que la frontière entre la compétition et le panorama est très mince, permettez moi d'en faire abstraction pour la présentation des films. Dans un festival, en plus des réalisateurs confirmés comme Serge Elissalde, Florence Miailhe, Marie Paccou, il y a surtout de nombreuses découvertes, et à ce rayon là les grands vainqueurs sont deux écoles : L'ENSAD et La Poudrière, la première grâce à trois jeunes femmes : Camille Henrot pour la très belle Histoire de Cesaria, Garance Millecamps pour l'étonnant Si les petites bêtes mangeaient les grosses ça se saurait et Elodie Bouedec pour De là à là, les premières années de la vie d'une femme passée dans un train. Pour La Poudrière ce sont trois jeunes réalisateurs : Picore de François Bertin, un homme envahi par des oiseaux se transforme petit à petit, Tant de chiens de Stéphane Ricard, histoire difficile à résumer sur la place du chien chez les gens, et Confection dames de Mickaël Alex, un superbe court sur le désir. A noter aussi la découverte d'un auteur à l'univers fascinant, Eric Montchaud, réalisateur de deux films : Les Animals et L'odeur du chien mouillé.

Un festival c'est aussi des rétrospectives. Et cette année un génie était à l'honneur : trois programmes et une exposition pour prouver, encore une fois le talent de cet homme, et de sa fille, à créer des mondes où l'imagination et les rêves sont rois : Ladislas Starewitch. Autre rétrospective, celle consacrée à l'un des membres du Jury : Michael Dudok de Wit. L'auteur de Père et fille, oscarisé et maintes fois récompensé, nous a présenté son œuvre lors d'une rencontre passionnante, expliquant tour à tour chacun de ses films, et l'on a pu notamment voir son film d'étudiant, The Interview, dans lequel tout son univers est déjà présent.

Un festival c'est aussi un palmarès et cette année le jury a décidé de couronner Biotope de M. Chabanne (ENSAD), La mort de Tau de J.Boulbès, auteur du très beau court Le Puits en 1999, et Le Roi de la Forêt des Brumes un excellent Spécial Tv. Le reste du palmarès sur le site de l'AFCA. www.afca.asso.fr

 

Alexis Hunot